Un grand sujet d’actualité est la réforme des régimes spéciaux des retraites, voulue par Nicolas Sarkozy et proposée par François Fillon. Des grèves les 18 et 19 octobre ont d’ailleurs eu lieu au sein de la SNCF, de la RATP et d’EDF. Les syndicats protestent en particulier contre l'allongement annoncé par le gouvernement de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein de 37,5 ans à 40 ans d'ici 2012.

Cette réforme est une bonne chose pour des raisons d’égalité entre les salariés, surtout que ces régimes spéciaux correspondent parfois à une pénibilité de travaux qui pour certains n’existent plus depuis longtemps. De plus, il y a des ouvriers qui n’ont pas de régimes spéciaux et qui font un travail très pénible. La réforme de ces régimes spéciaux est donc une bonne chose, pour des raisons d’égalité et de cohérence.

Cependant, le gouvernement n’a pas du tout négocié avec les syndicats et les personnes concernées. On choisit un emploi en fonction de divers paramètres et notamment de la rémunération, c'est-à-dire le salaire, mais aussi des avantages tels qu’une voiture de fonction, des horaires cools, une retraite tôt etc. Oui, des gens ont l’air avantagés parce qu’ils bénéficient d’un régime spécial, mais quid de leur rémunération ? Quid de leurs conditions de travail ? Quid de leurs horaires ? Quid de leur facilité à obtenir une augmentation ? Quid de leurs avantages par rapport à la fonction publique et les élus ? Bref, la question n’est pas si simple, et il faut faire attention à ne pas désigner comme des ultra-privilégiés des gens qui n’en sont pas forcément.

En tous cas, il y a eu une campagne de désinformation pour accuser les cheminots d’avarice et saper le mouvement de grève. Il s'agit d’une part de la sur-médiatisation du divorce de Nicolas Sarkozy dans les nombreux médias qui sont à sa botte, l’exemple étant le quotidien gratuit Métro du 19 octobre consacrant sa couverture et ses premières pages au divorce et ne laissant à la grève qu’un encadré page 6. D’autre part, un fichier au format .ppt a circulé sur internet et transmis abondamment par courriel, qui dresse des statistiques sur les avantages des TGVistes sans citer aucune source. La SNCF (l’entreprise, pas les syndicats) démonte sur son site point par point cette désinformation qui a été faite volontairement dans le but de nuire.