A une semaine du début des Jeux Olympiques à Pékin, l'AFP et d'autres journalistes ont constaté l'impossibilité d'accéder à partir du centre de presse des JO à Pékin (un grand bunker pour les journalistes) à des sites dissidents, pro-tibétains ou ceux d'organisation de défense des droits de l'Homme, comme Amnesty International ou Reporters sans frontières. Le président du CIO avait annoncé le contraire il y a deux semaines, en affirmant qu'à la différence des internautes chinois, les journalistes étrangers pourraient bénéficier d'une entière liberté de surf sur la toile. Et aujourd'hui le CIO admet a demi-mots que la Chine n'avait jamais envisagé de lever toutes les restrictions. Bref, encore un de plus qui nous prend pour des boeufs. De plus, Amnesty dénonce qu'au lieu de diminuer, la censure a augmenté à l'approche des Jeux. Par exemple, en plus de la presse, des sites concernant les problèmes de SIDA en Chine ont été bloqués.

C'est probablement également la première fois que les J.O. ne seront pas retransmis en direct à la télévision, mais avec un peu de décalage, permettant à la dictature chinoise d'évincer les éventuelles images d'opposants qui auraientt des pancartes dans les tribunes. Les censeurs chinois avaient déjà opérés lors du voyage de la flamme olympique : ainsi, lors du passage de la flamme en France et en Angleterre, la télévision chinoise n'avait pas diffusé les incidents provoqués par divers manifestants.

Et il n'y a pas que les journalistes, les spectateurs et les opposants qui sont impactés par ces jeux. Le gouvernement chinois aurait de plus fait expulser 1,5 millions de Pékinois pour pouvoir construire l'ensemble des bâtiments destinés aux Jeux Olympiques. De plus, les autorités de Dongcheng, un quartier du centre de Pékin où se situent La Cité interdite et plusieurs sites très fréquentés par les touristes, ont fait poser des affiches de bonne conduites pour les riverains. En quelque sorte, les Chinois nous refont le coup de Poutine pour le sommet du G8 à Saint-Pétersbourg, qui avait fait déplacer les clochards et essayer de montrer un faux visage de la ville le temps de la venue des chefs d'états étrangers. Ainsi, on invite les Pékinois à ne pas importuner les étrangers, ne pas cracher par terre, respecter les files d'attentes etc. afin de présenter le meilleur visage de Pékin possible. Et comme nous sommes en Chine, les Pékinois sont aussi invités à ne pas parler de politique avec les touristes. Par peur d'entendre le doux nom de Tian'anmen?

Cela faisait longtemps que les Jeux Olympiques n'avaient plus rien d'un jeu, étant essentiellement du business, du dopage et du spectacle, mais avec la Chine, ils perdent leurs dernières valeurs de l'olympisme. Ita est.