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Intérieur

Le Ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des Collectivités territoriales était occupé par Michèle Alliot-Marie du 18 mai 2007 au 23 juin 2009.

Le ministre de l’Intérieur a largement oeuvré à restreindre les libertés individuelles, avec le développement actif du fichage de la population civile et des caméras de surveillance. Tant, que Michèle Alliot-Marie a obtenu le « Big Brother Awards France » pour « son goût immodéré des fichiers de police (+ 70% en 3 ans, dont Ardoise, Edvige, Cristina ou encore Gesterex), mais aussi pour sa « novlangue » avec sa promotion de la vidéosurveillance, ses invitations à la délation et son talent à fabriquer un « ennemi intérieur » » (sic) [17].

Dans le même genre, le ministère de l’Intérieur a commencé à élaborer une loi LOPPSI 2 [18], qui aura notamment pour objectif de continuer le fichage de la population (mineurs inclus), d'autoriser la police à installer des chevaux de troie sur des ordinateurs de particuliers à leur insu (à distance ou en s'introduisant à leur domicile) et de bloquer l'accès à certains sites internet. Une loi qui s'annonce très liberticide, dont on a des précédents à l'étranger : en Finlande, parmi la listes de sites bloqués au nom de la protection contre la pédophilie et le terrorisme, figurent des sites d'oppositon à la censure [19].

La stratégie du « tout répressif » mise en place par Nicolas Sarkozy lorsqu'il était Ministre de l'Intérieur, a continué depuis son élection au sommet de l'Etat, avec la multiplication des gardes à vue, devenues depuis 2002 un indicateur d’activité pour les forces de police (une absurdité) [20]. Ainsi en 2007, 560 000 personnes ont été placées en cellule, après avoir bien souvent subies des fouilles au corps et des humiliations diverses (voir les témoignages). Pour l'énorme majorité des cas, la mise sous les verrous n'est pas justifiée [21]. Pour continuer la politique menée depuis 2002, on continue d'inciter les gens à faire des mains courantes plutôt que de déposer des plaintes dans les commissariats, afin d'améliorer les chiffres de la délinquance.

Les policiers sont également de plus en plus armés : Taser (pistolet à impulsion électronique), Flash-Ball (lanceur de balle de défense) etc. Mais quasiment rien n'est fait pour la prévention de la délinquance (ni à l'Intérieur, ni au gouvernement) : alors que l'insécurité et les problèmes en banlieue parisienne ont été un des thèmes principaux de la campagne présidentielle de 2007, quasiment rien n'a été fait pour la banlieue, à part quelques descentes spectaculaires de policiers en présence des médias. Un point positif cependant, la police de proximité, supprimée en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l'Intérieur, a été rétablie en 2008 (sous un autre nom). [22]

Alors qu'on observe une certaine passivité face à la grande délinquance (délits d'initiés, détournement de fonds publics), et à peu près rien en matière de prévention de la violence, et qu'on laisse pourrir la situation dans les banlieues difficiles, le gouvernement veut de plus en plus transformer la France en un état policier, où chaque citoyen est potentiellement suspect et doit donc être fiché, observé, voire fouillé et temporairement embastillé. Et ce n'est pas fini : les députés se préparent déjà à voter une loi qui autorise la fouille des cartables... [23]

Pour finir sur un point positif, l'augmentation des sanctions liées aux infractions au code la route et la multiplication des radars automatiques semble avoir amené une légère baisse de la délinquance routière en France. C'est déjà ça...

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Sources