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Affaires étrangères et Défense

Le Ministre des Affaires étrangères et européennes est occupé par Bernard Kouchner depuis le 18 mai 2007.

Le Ministre de la Défense est occupé par Hervé Morin depuis le 18 mai 2007.


En matière de diplomatie et de défense, le gouvernement rompt avec la politique traditionnelle de la France.

Tout d'abord, la politique étrangère de la France est désormais très atlantiste. Il faut noter Nicolas Sarkozy est un fervent atlantiste depuis très jeune, et que le président de la République et son ministre des Affaires étrangères étaient tous deux partisans de la guerre d'Irak des Américains en 2003. Nicolas Sarkozy s'est même démené pour rencontrer George Bush et lui assurer son soutien [37], et s'est aligné sur bon nombre de positions de l'administration américaine de Bush, comme le conflit sur le nucléaire iranien. Début 2008, la France décide d'augmenter son contingent de militaires présents en Afghanistan [38]. En 2008, lors de la guerre qui oppose la Géorgie à la Russie, la France soutient la propagande américaine selon laquelle les Russes seraient à l'origine du conflit [39]. En mars 2009, la France a réintégré le commandement intégré de l'OTAN, alors qu'elle y possédait une position privilégiée et une certaine autonomie depuis 1966 [40].

L'équipe au pouvoir mène une « politique business ». On reçoit avec les plus grands honneurs ou on visite les dictateurs étrangers dont on évite de critiquer la politique en matière de droits de l'homme - Kadhafi (Libye), el-Assad (Syrie) [41], Ben Ali (Tunisie) [42] - avec l'espoir de leur vendre des armes, des centrales nucléaires etc. En outre, pour une fois de manière assez traditionnelle, la France continue de conduire la « Françafrique » en soutenant les dictatures africaines où la France a des intérêts économiques.

Le gouvernement rompt aussi avec la tradition française en matière de politique européenne. La France tourne le dos à l'Allemagne [43], son partenaire fiable et fidèle depuis 1957, et décide de se rapprocher des Anglais, plus atlantistes, ce qui ne fonctionnera pas très bien, surtout après plusieurs erreurs diplomatiques, par exemple le fait d'avoir oublié d'inviter la Reine d'Angleterre en plus du président américain lors des commémorations du débarquement des forces alliées en Normandie lors de la Seconde Guerre Mondiale en juin 2009. La France s'est aussi mis à dos la République Tchèque lorsque Nicolas Sarkozy a proposé de conserver jusque 2010 la présidence de l'Union Européenne [44], et l'Espagne lorsque le président français a qualifié le président du gouvernement espagnol de « pas très intelligent » [45]. L'Union pour la Méditerranée, créée en 2008 à l’initiative du président de la République française et qui rassemble des États riverains de la mer Méditerranée et l’ensemble des États membres de l’Union Européenne, suscite de nombreuses critiques européennes : aucune concertation n’a eu lieu avec les partenaires européens non-méditerranéens (excepté le Portugal) de la France. le projet semble cependant au point mort, notamment à cause du refus de certains dirigeants arabes à y participer.

Au final, la France se retrouve isolée en Union Européenne, sans vraiment de partenaire fiable. C'est identique sur le plan mondial, où la politique étrangère française suscite la méfiance en Russie et en Chine, pays tantôt amis, tantôt ennemis de la France, ainsi qu'aux Etats-Unis où la personnalité et les faux-pas [46] du président français agace. Depuis 2007, la France mène donc une politique étrangère maladroite, où la diplomatie est remplacée par les affaires, la promotion des droits de l'homme est aux oubliettes, avec une couche d'atlantisme servile.

Il faut néanmoins accorder au gouvernement une bonne réforme cependant en matière de défense : la réforme de la carte militaire, qui a pour mérite de supprimer des unités militaires superflues [47].

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Sources