Aujourd'hui, pour la 8e journée consécutive, le trafic sur la ligne A du RER parisien sera paralysée : un train sur deux environ aux heures de pointe (07h30-09h30 puis 16h30-19h30) et trafic nul le reste de la journée.

Je suis contre l'instauration d'un service minimum dans les services publics comme le veut l'UMP. En règle générale, je suis contre toute limitation du droit de grève, grève qui doit simplement d'exercer « dans le cadre des lois qui le réglementent » comme le dit la Constitution française (les pompiers ne doivent pas faire grève pour des raisons de non assistance à personne en danger etc.). Cependant, il convient d'utiliser de ce droit avec discernement.

L'appel à la grève de la ligne du RER A, illimité, a été lancé par tous les syndicats sauf la CFTC et la CGC, afin de réclamer des hausses de salaires. Ce faisant, tous les jours, ils perturbent le déplacement d'un million de franciliens. Il est vrai qu'en France il y a peu de dialogue social et il faut souvent aller au conflit pour que les patrons daignent écouter les « petits » travailleurs. Mais là, les agents du RER agissent abusivement. Leur revendication ne parait pas être une revendication extrêmement importante. Ils auraient dû essayer de négocier leur augmentation pendant longtemps avant d'organiser une journée de grève qui ennuie plus les usagers que la direction, et ensuite en cas d'insuccès réorganiser une autre journée de grève plusieurs semaines plus tard.

Effectivement, à la différence du petit commerçant du coin, dont la grève n'ennuyerait personne mais le mettrait sur la paille, les grèves prolongées des agents de la RATP et de la SNCF sont très efficaces et font pression sur la direction et le gouvernement. Par contre, ce que n'ont pas compris ces agents, c'est que ce genre de grève illimitée, qui s'apparente à une sorte de caprice, est très impopulaire dans l'opinion française. Il suffit de lire les commentaires des forums internet pour s'en rendre compte. La disproportion de leur action fait que la grande majorité des franciliens n'est pas solidaire de leur mouvement. Du coup, leur grève se retourne un peu contre eux.

Bref, la grève est un droit, mais ce droit doit être utilisé tant avec intelligence qu'avec parcimonie.