Richard Guédon, docteur en médecine, publie dans Le Monde une tribune faisant l'apologie de la circoncision. Tout en précisant qu'il n'est « ni juif ni musulman, mais agnostique de famille catholique », il commence par expliquer que c'est une mutilation, même si employer ce mot n'est pas très beau, puis nous dit qu'interdire la circoncision, c'est remettre en question l'identité religieuse des individus. Il précise également, avec prudence et retenue, que la circoncision est créditée d'un certain nombre d'effets bénéfiques, mais que cela n'entre que très peu en compte lors du choix des parents de la circoncision. Il a parfaitement raison : la circoncision, c'est un acte avant tout religieux. L'idée d'effets bénéfiques de la circoncision pour la santé, position soutenue par des organisations américaines mais dénoncés par certaines de leurs homologues européens (notamment l'organisation médicale royale néerlandaise et l'association pédiatrique suédoise) étaient justement critiqués dans la presse ces derniers jours.

Les parents enseignent à leurs enfants leurs valeurs et ce qu'ils jugent bon. Je comprends donc que des parents qui sont croyants veuillent circoncir leur enfant pour leur transmettre leur religion. Par contre, il ne faut pas négliger que c'est une décision assez lourde pour le futur adulte, qui devra assumer le choix de ses parents, qui sera marqué à vie d'un signe distinctif susceptible d'affecter sa vie sexuelle (il faut savoir que la circoncision était pratiquée par les puritains anglo-saxons pour entraver la masturbation). La circoncision des mineurs devrait être interdite, libre ensuite aux majeurs de choisir de se mutiler au nom de leur foi. C'est d'ailleurs le choix du tribunal allemand qui a condamné fin juin un médecin et des parents musulmans pour la circoncision de leur enfant, estimant que ceux-ci avaient enfreint le droit de l'enfant à une éducation sans violence.

Richard Guédon conclut en disant : « Et que savent-ils [ les gens pour l'interdiction ] des motivations profondes des leaders, Michel Onfray par exemple, qui accompagnent les campagnes militantes visant à cette interdiction, dont on peut parfois se demander jusqu'où peut conduire leur haine des monothéismes ? » J'ai envie de lui répondre, jusqu'où peut conduire l'adoration de leur Dieu, jusqu'à la mutilation des enfants ?

Pour conclure, je rappellerai que si la circoncision des mineurs est tolérée, elle n'est pas autorisée en France (cf article 222-1170 du code pénal et article 16-1172 du code civil).