Depuis quelques jours, l'élection d'un dirigeant à la tête de l'UMP a tourné à la farce de bas étage. Chaque candidat s'accuse de fraudes, chacun revendiquant sa victoire. Il faut dire que les deux candidats seraient séparés par une centaine de voix d'écart, on est bien loin des scores de république bananière obtenus par vote électronique en 2005 par Sarkozy (sans concurrent sérieux à l'époque, toutefois).

Je ne suis pas sûr que l'UMP explose suite à cet échec. Le congrés de Reims du Parti socialiste de Reims de 2007 était du même acabi, avec un crêpage de chignon entre Ségolène Royal et Martine Aubry. Le PS a survécu tant bien que mal et il a réussi à gagner les élections suivantes. Cependant, le problème avait été résolu plus vite qu'à l'UMP, sans nécessité de médiation, ni action en justice.

Ce qui est le plus surprenant, c'est que rien ne semble différencier François Fillon et Jean-François Copé sur le fond. Tout semble indiquer que ce n'est qu'une querelle d'égos entre les deux protaganistes et entre leurs lieutenants. Jean-François Copé illustre la droite décomplexée, est agité, adopte un style de nouveau riche, au point d'être une quasi-copie et une caricature de Nicolas Sarkozy ; François Fillon a conduit la politique voulue par Sarkozy pendant 5 ans en tant que chef du gouvernement. Jean-François Copé se veut le chantre de la droitisation du parti, avec ses propos, sûrement soufflés par Patrick Buisson, sur les musulmans qui volent des pains au chocolat. Il est soutenu par Thierry Mariani et Brice Hortefeux et ceux de la Droite forte. Mais François Fillon est soutenu par d'autres partisans de l'aile droite du parti, tels que Christian Estrosi, Claude Guéant, Gérard Longuet ou Patrick Devedjian. D'ailleurs, ni Copé ni Fillon n'a réussi à exprimer une différence entre son programme et celui de l'autre camp. C'est parti pour de bonnes semaines de spectacle !