Après la défection d'Obama, qui préfère valider sa décision au congrès, la France se retrouve en premiere ligne pour aller guerroyer en Syrie. C'est gonflé. Alors que ni le Royaume-Uni, ni le Canada ne suivent Washington, l'armée française sera en première ligne pour attaquer un pays solidement armé, soutenu par l'ran et la Russie. Après plusieurs années à regarder de loin la guerre civile, déclenchée par le peule lors du printemps arabe avec l'espoir de l'aide des occidentaux, récupérée en grande partie par les islamistes, l'utilisation d'armes chimiques justifierait une intervention imminente. Paraitrait que Bachar ne respecte pas le droit international. À ce compte là, on aurait pu depuis longtemps frapper les États-Unis !

On ne sait quelle mouche a piqué Hollande : envie d'influer sur sa côte de popularité (même si une majorité des Français est opposée à la guerre), atlantisme forcené ou yeux doux au Qatar, qui finance les islamistes ? L'attitude de Poutine, soutient inconditionnel de Damas, qu'il arme et aide, est plus claire : la Syrie est un partenaire économique et militaire de la Russie, une base navale russe y est installée et l'homme fort du Kremlin sait très bien que si les dictateurs tombent comme des dominos à la faveur d'émeutes populaires, il est le prochain sur la liste. A contrario, Obama semble indécis, comme à chaque fois dès qu'il s'agit de sa politique étrangère. Peut-être est-ce pour exercer des pressions diplomatiques ? On ne parle déjà plus de guerre au Pentagone, mais de frappes ciblées sans envoi de troupes au sol. On aurait tort d'être trop va t-en guerre sur ce sujet : la chute de Bachar a peu de chance d'amener la démocratie (cf précédents en Irak, Afghanistan, Tunisie, Égypte...), il y a un risque d'enlisement dans le conflit, d'embrasement de la région qui est la poudrière du monde. De plus, bon courage au chef d'état qui va devoir expliquer à ces concitoyens qu'il faut se serrer la ceinture à cause de la crise et dépenser des millions dans une guerre lointaine à l'issue incertaine. Pendant ce temps là, au Bahrein, la monarchie écrase la rébellion chiite dans le sang, avec l'aide de l'Arabie saoudite (les deux pays étant alliés des États-Unis), dans l'indifférence générale.