Sommaire

Introduction

Déjà deux ans que François Hollande a été élu président de la République. Un nouveau gouvernement, emmené par Manuel Valls, vient d'être nommé. Comme nous l'avions fait lors du précédent quinquennat, une première puis une seconde fois, comme nous l'avions fait brièvement après un an, il est temps de dresser le bilan du chef de l'état et du gouvernement conduit par Jean-Marc Ayrault.

Justice et vie politique, intérieur, culture, société

Côté sociétal, le mariage homosexuel et le droit à l'adoption pour les couples de même sexe ont été une avancée majeure, très bien portée par Christine Taubira. On regrettera cependant que cette loi ait mis tant de temps à être votée (cent dix heures de débat au parlement), facilitant le brouhaha de l'extrême-droite et des intégristes religieux. La déclaration du président de la République sur la « liberté de conscience » des maires a été franchement brouillonne et n'a pas contribué à lutter contre l'homophobie.

Pour faire plaisir aux féministes, un « Ministre des Droits des femmes » a été créé, ainsi qu'un « haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes », et toute une série d'annonce de volonté de parité forcée hommes-femmes. C'est à la mode, tant pis s'il faut discriminer les individus de sexe masculins pour cela. Bref, on est dans le marketing-bobo à outrance. Dans le même ordre, les députés français ont adopté, en décembre 2013, une proposition de loi portée par Najat Vallaud-Belkacem visant à pénaliser les clients de la prostitution. Il est prévu que la proposition de loi soit examinée au Sénat en juin 2014.

La désignation des responsables des chaînes publiques de télévision et de radio ont été donné à une autorité indépendante. A noter également qu'à la différence de l'ère Sarkozy, les journalistes ne se sont pas plaints d'entrave ou d'atteinte à la liberté de la presse par le gouvernement.

Côté culture, après avoir annoncé une réforme de la loi HADOPI, la loi n'est toujours pas modifiée.

Manuel Valls a bien endossé son costume de ministre de l'Intérieur. Il n'est pas tombé dans le piège de l'angélisme reproché à la gauche : condamnation ferme de la délinquance, création de zone de sécurité prioritaire avec davantage de moyens, réactions face à des délits commis par des policiers. Sa fermeté et son réalisme à l'égard des Roms et pendant l'affaire Léonarda est sans doute également une bonne chose. On lui reprochera en revanche une circulaire visant à empêcher l'humoriste Dieudonné de tenir ses spectacles en province, au mépris total de la liberté d'expression, sans doute pour faire plaisir à l'électorat juif.

Il paraît que l'on reconnait la valeur d'une démocratie à la valeur de sa justice. La justice étant le parent pauvre de la république, il y avait sans doute matière à réformer. On n'a pas vu grand chose. Les grandes affaires politico-financières accouchent pour l'instant d'une souris. Un projet de réforme pénale prévu pour 2013 a été repoussé en 2014 (ou aux calendes grecques ?).

Dès 2012, il y a eu une baisse de 30% de la rémunération du président de la République et des ministres. Un bon exemple, à souligner. Une loi sur le nom cumul des mandats a été votée, mais elle est a minima.